16 octobre 2012

Paul Cleave répond à Wulf Dorn

La semaine dernière à Francfort, Paul Cleave, auteur de thrillers, répondait aux questions de Wulf Dorn, auteur de thrillers... Et on était là :
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WD :  Sur la couverture de Laughterhouse, qui vient de sortir, on peut lire une citation : "Cleave vous fera mourir de peur, ou au moins vous forcera à garder la lampe de chevet allumée." Et puis cette autre histoire qui implique l'auteur australien Jack Heath. Ce dernier dit : "Paul écrit tellement bien que j'ai vomi en lisant son livre." C'est vrai, cette histoire ?
PC : Oui, c'est vrai. Il y a 6 ans, il était en avion, il lisait L'employé modèle. Au milieu du livre, il y a une scène très difficile à lire si on est un mâle. En fait, elle était difficile à écrire aussi ! Il a lu cette scène, est tombé dans les pommes, puis l'hôtesse est venue l'aider, il est revenu à lui et il a vomi partout, sur le livre, son pantalon, ses chaussures. Un peu plus tard, j'allais à Brisbane, j'ai pris un sac à vomi dans l'avion, j'ai mis un livre dedans et je lui ai offert. Et puis il m'a envoyé un de ses livres. Quand il a dit à son amie qu'il venait de m'envoyer son nouveau roman, elle lui a répondu:: "On m'a raconté que quelqu'un avait vomi en lisant son livre. Mais je n'y crois pas..." Cette histoire est devenue une légende urbaine.

WD : Est-ce votre intention de faire peur à votre lecteur, de le faire vomir?
PC: Oui, mes thrillers sont vraiment noirs. Au début, je voulais écrire des romans d'horreur. Mais finalement, mes thrillers sont encore plus effrayants, car les tueurs en série sont de véritable personnes, contrairement aux vampires et aux loups garous.
WD: Tous vos romans sont situés à Christchurch. Pour nous, Christchurch, c'est la ville jardin. Mais votre Christchurch est vraiment effrayant. Qu'en est-il vraiment ?
PC: C'est vrai, Christchurch est plein de jardins, de jolis arbres et même peut-être de  hobbits... Mais ses zones d'ombre existent, même si elles ne représentent que 10% de la ville. C'est dans ces 10%-là que je situe mes histoires, parce qu'ils sont les plus intéressants pour le lecteur. J'aime Christchurch, mais mes personnages ne l'aiment pas, parce que la plupart d'entre eux y ont subi une perte.
WD: Theodore Tate est le personnage principal de votre Laughterhouse...
PC: Oui, c'est un type vraiment sympa, plus près de la quarantaine que de la trentaine, comme quelqu'un que je connais. C'est le genre de type que j'aimerais bien être, d'une certaine manière, même s'il tue des gens, parfois accidentellement, parfois moins. Il fait des choses mauvaises par culpabilité, parce qu'il lui est arrivé des choses terribles. S'il s'était comporté différemment en tant que flic, il aurait pu éviter beaucoup de morts... Il passe sa vie à chercher la rédemption, et Laughterhouse est peut-être sa dernière chance. Il y voit la chance de prouver sa valeur à la police.
WD: Et puis il y a cet autre personnage, Caleb...
Oui, Caleb est un homme en colère. Il est poussé par la colère et la vengeance. Et même si c'est lui le méchant, vous n'avez pas envie qu'il lui arrive malheur. En fait, il ressemble beaucoup à Tate, qui enquête sur les meurtres qu'il a commis. Mais quand vous lisez l'histoire, vous êtes obligé de vous placer du côté de Caleb. C'est ce que j'aime : mettre le lecteur dans une situation contradictoire. Il se retrouve face à un serial killer à qui il a envie de dire "je t'aime bien, tu sais..."

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